Pauline Mazonnetto

“Le japonais, ce n'est pas seulement les mangas et les animés.”  Pauline Mazonnetto, professeure de français à Ōsaka

Professeure de français en langue étrangère, Pauline Mazonnetto a étudié le japonais en licence et en master à l’université de Strasbourg. Aujourd'hui, elle enseigne le japonais à Ōsaka, au Japon.

 

Apprendre le japonais à l’université

Pauline a commencé son parcours d’étudiante par la licence LLCER de japonais où elle a pu y apprendre la langue, l’histoire et la culture japonaise, notamment au travers de traductions diverses.

Après sa licence, elle a décidé de poursuivre son parcours avec le master LLCER, dont elle dit garder de très bons souvenirs : “En master, nous avons continué de traduire des textes, mais sur des sujets de spécialités des professeurs. Ce qui était vraiment intéressant, parce que les professeurs nous donnaient vraiment beaucoup d'informations supplémentaires et nous produisions des traductions plus qualitatives.” explique-t-elle.

Pauline mentionne également les colloques, parfois présentés en japonais, auxquels elle a pu participer tout au long de son master et qui lui ont permis à la fois d’acquérir de nouvelles connaissances tout en améliorant sa maitrise de la langue. Pauline a également eu la possibilité de participer à plusieurs séminaires dont celui avec l’université Hôsei qu’elle estime être le plus important : “Au deuxième semestre, nous avons participé au programme d'échanges philosophiques avec l'université de Hôsei, première fois où nous avions pu pratiquer le japonais à l'oral. C'était donc très difficile, mais vraiment très enrichissant aussi bien intellectuellement qu'humainement.”

Hormis les différents cours ainsi que les colloques et les séminaires, le master lui a également permis de partir en échange à l’université d’Ōsaka, une expérience très enrichissante grâce auquel elle a pu consolider son niveau de langue tout en découvrant véritablement ce qu’est la culture japonaise : “J'y ai appris beaucoup de choses, mon niveau de japonais a explosé, j'ai pu expérimenter des aspects culturels auxquels je n'aurais pas pensé ou pour lesquels je n'aurais pas eu les moyens financiers.”

C’est en revenant de ce voyage qu’elle a entrepris par la suite le master didactique des langues tout en continuant le master LLCER afin de devenir professeure de français au Japon. L’association de ces deux masters lui a permis d’améliorer significativement sa maitrise de la langue japonaise tout en apprenant à créer des cours de langue en français ou dans n’importe quelle langue.

Après les études

Après avoir validé ces deux masters, Pauline s’est installée au Japon et y a trouvé un emploi en tant que professeure de français à Ōsaka. Aujourd’hui, elle élabore et prend en charge de nombreux cours de français de niveau B1 et plus. Elle se charge actuellement de 24 cours différents pour lesquels elle jouit d’une grande liberté et prépare ses cours comme elle le souhaite, avec ou sans manuel.

Dans ces cours aussi bien pour enfants qu’adolescents ou même pour adultes, Pauline enseigne le français en utilisant ses capacités en langue japonaise afin d’expliquer les points de grammaire ou parfois même des points culturels :

Le point fort est que je rencontre des gens intéressants qui ont envie d'en savoir toujours plus sur la langue ou la culture, et ça crée parfois des conversations longues d'échange culturel”.

 

Un conseil pour les futur.e.s étudiant.e.s

Pauline finit par quelques mots sur sa spécialité, la langue japonaise, qui reste encore peu répandue : “Le japonais, ce n'est pas seulement les mangas et les animés. La langue est bien plus complexe et on ne devient pas bilingue en 3 ans de licence. Ce n'est pas une langue facile, mais il ne faut rien lâcher. N'abandonnez pas ! Ça en vaut le coup !”

“Un deuxième petit conseil : ne choisissez pas une licence de japonais seulement parce que vous aimez un peu la culture, les mangas et les animés. Il faut faire cette licence et ce master avec un projet professionnel en tête. Aucun des deux ne débouche sur un métier, il faudra les compléter avec des expériences professionnelles ou encore un autre diplôme professionnalisant. Posez-vous la question : en quoi ces études vont être utiles pour plus tard ? Pourquoi j'en ai besoin ?”