« Connaître le thé me permet de mieux comprendre les Japonais »  Benjamin Sieuw, sourceur et sommelier de thé japonais

Après l'obtention d'une licence de psychologie à l’université Sorbonne Paris Nord, il découvre le monde du thé auquel il décide de consacrer sa vie. Il s'envole pour la première fois au Japon en 2015, une révélation pour lui. De retour en France, il entame en licence LLCE japonais et démarre une activité entrepreneuriale en rapport avec le thé en parallèle.

Issu d’une famille « passionnée par la gastronomie » et « éduqué aux parfums des épices et des aromates », il se retrouve à pousser les portes d’une maison de thé où il trouva « une richesse insoupçonnée : des dizaines de pays producteurs, quantité de terroirs, sept familles de thé, des méthodes de fabrication d’une diversité remarquable et un amour inconditionnel du produit chez les amateurs ». Avec trois membres de sa famille « chevaliers du taste-vin » il fait rapidement le rapprochement entre thé et vin, mais constate également que cette richesse est largement méconnue du public français.

Les débuts dans le thé

Suite à cette découverte, Benjamin s’adonne avec ferveur à l’étude du thé : « Je voulais tout en savoir » confie-t-il. Il commence à travailler comme vendeur dans cette même maison de thé puis chez d’autres « grands noms du thé en France ».

Premier voyage au Japon

Pour développer sa connaissance du thé, il visite le Japon pour la première fois en 2015 : « C’est ce premier voyage qui a fait naître mon ikigai, ma raison de vivre ». Suite à cette expérience, il se décide à entrer en LLCE japonais à Strasbourg pour « apprendre la langue et la culture japonaise » et rejoint le programme Etena afin de développer ses projets. En parallèle, il développe son activité indépendante centrée sur le thé : Curiousitea.

« J’ai toujours été sensible au langage »

Introduit très jeune « aux lettres et à l’art dramatique », il développe très tôt un fort attrait pour les langues, notamment le japonais, une langue qui l’a marqué « durablement ». En contact direct avec les producteurs japonais, parler la langue est primordial pour « tisser des liens forts » et « créer une relation de confiance sur la durée ». Ce contact privilégié qu’il possède avec les Japonais grâce à sa connaissance de la langue est ce qu’il y a « de plus enrichissant » dit-il. Cette connaissance du japonais et de la culture « ouvre des portes immenses » et permet « d’aller au plus près des racines de cette culture ».

Multitâche

Aujourd’hui, Benjamin est « sourceur et sommelier de thé, spécialisé dans le terroir japonais ». Il voyage régulièrement au Japon pour trouver de nouveaux thés et être en contact avec les producteurs. Il est également importateur, il distribue et met en vente les thés qu'il source directement sur sa boutique en ligne.

Engagé dans le développement de la connaissance du thé en France, il fait du consulting auprès de maisons de thé et fait aussi partie de « l’association des planteurs de thé en Europe» (Tea Grown in Europe Association). En plus de cela, il possède la casquette de formateur et anime la chaîne YouTube Curiousitea centrée sur « la vulgarisation autour du thé ». Plus récemment, il a lancé La Jance, « une agence de voyage proposant des expériences japonaises authentiques mais sur le territoire français ».

« Il ne faut jamais refuser une tasse de thé »

La découverte de nouveaux thés et de nouvelles saveurs demande « une forte implication personnelle ». Il faut « une curiosité de tous les instants », aller au contact des producteurs et ne pas hésiter à « sortir des sentiers battus ». Il étudie chaque thé dans ses moindres détails afin de transmettre les informations les plus précises possibles.

Son message aux étudiants : « Pensez d’abord votre projet, prenez le temps, une année sabbatique, ou bien une année dans le monde du travail, tentez des expériences, voyagez… Il vous faut trouver ce qui vous anime d’abord et après seulement enclencher la formation en adéquation. Pour moi, cela a été le thé. »